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LE COLLÈGE HARRINGTON DE OKA DANS LE PÉTRIN

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Lisa-Marie Gervais

25 janvier 2012

Le collège de hockey d'Oka dans le pétrin

 

Une école secondaire privée d'Oka spécialisée en hockey d'élite dispense une formation scolaire médiocre et enfreint la Loi sur l'enseignement privé depuis plusieurs années, jusqu'ici avec l'aval du ministère de l'Éducation. Le collège Harrington du Canada, une école anglophone parmi les plus dispendieuses au Québec, serait également au bord de la faillite, a appris Le Devoir.

 

Enseignants sans brevets, programme du ministère de l'Éducation non respecté, contrats et frais abusifs, locaux insalubres, parc de transport illégal... la liste des infractions de ce collège est longue. Pourtant, il en coûte jusqu'à 35 000 $ pour envoyer son enfant dans cette école privée non subventionnée située dans l'ancienne abbaye d'Oka. «Les profs étaient souvent absents, ce sont des mères des élèves qui donnent les cours», a expliqué Christiane Laurin, maman d'un ado ayant fréquenté le collège l'an dernier.

 

Une source au coeur du dossier qui a requis l'anonymat confirme: «Non seulement les professeurs n'ont pas de brevet d'enseignement, mais quand un prof est malade ou qu'il part en vacances, il n'est pas remplacé. Alors les élèves n'ont pas de cours», a-t-elle révélé. Ces enseignants sans permis auraient remplacé au pied levé — et à moindre coût — une équipe compétente d'enseignants en poste, mais qui ont été congédiés en bloc en 2009.

 

Devant certains jeunes sportifs agités ou aux prises avec des problèmes de comportement, les enseignants peineraient à garder le contrôle de la classe. «Même si un prof voulait user de son autorité, c'était souvent hors contrôle», a raconté Mme Laurin. Une personne qui a déjà enseigné au collège et qui veut taire son nom confirme. «Le plus difficile c'était qu'on n'avait aucun support. On avait des enfants avec une dyslexie, hyperactifs ou avec des problèmes de comportements et on n'avait pas d'aide», souligne-t-elle. Malgré les avis répétés du ministère de l'Éducation (MELS), l'établissement n'aurait toujours pas de bibliothèque ni de laboratoire approuvé pour l'enseignement des sciences.

 

Certains parents d'enfants non québécois sont toutefois peu conscients de cette piètre qualité d'enseignement. L'an dernier, au moins la moitié des élèves fréquentant le collège provenaient d'ailleurs au Canada, des États-Unis et même du Japon, de la Norvège ou de l'Australie.

 

Au bord de la faillite

 

Toutefois, il est arrivé que des parents intentent des poursuites, d'aussi loin que le Texas. À l'heure actuelle, trois poursuites pèsent contre le collège Harrington pour des remboursements totalisant plus de 100 000 $. L'école privée d'Oka a déjà été condamnée trois fois par le tribunal à payer près de 25 000 $, intérêt en sus, à des parents, à un enseignant et à un fournisseur alimentaire.

 

Selon des sources bien au fait du dossier, le dirigeant du collège, John Keightley, serait aux prises avec une dette de près d'un million de dollars. Cela occasionne d'importants retards de paiements envers notamment les enseignants, l'aréna de Boisbriand (où les jeunes s'entraînent), la Corporation de l'abbaye d'Oka et le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), a pu se faire confirmer Le Devoir.

 

Voyant l'entreprise péricliter, plusieurs élèves ont quitté l'école. Dans ses meilleures années, jusqu'à une centaine d'ados l'ont fréquentée, mais ils ne seraient aujourd'hui qu'à peine 50. Après le retrait de leur enfant, les parents ayant payé l'année scolaire au complet peinent à se faire rembourser. Fréquenter ce collège est d'ailleurs très dispendieux. Il en coûte au minimum 15 000 $ et jusqu'à 35 000 $ pour les pensionnaires, en plus de certains frais d'équipement pour le hockey.

 

Le contrat que l'établissement fait signer aux parents comporte des éléments mensongers et est illégal. En partie parce qu'il est divisé en deux parties distinctes, l'une pour les droits de scolarité et l'autre pour le sport et autres services comme l'hébergement, ce qui enfreint la Loi sur l'enseignement privé. Un paiement de près de 1000 $ est exigé avant le début des cours, ce qui n'est pas non plus permis par la loi. Sous la pression de

 

M. Keightley, certains parents ont même payé la totalité du montant, qui devrait pouvoir être librement acheminé en plusieurs versements. «Les parents paient cher pour envoyer leur enfant à ce collège. C'est important qu'ils sachent ce qui se passe. L'école a l'obligation morale de donner une bonne formation académique. C'est malheureusement devenu plus une business», a dit une personne ayant déjà travaillé au collège.

 

Les autobus qui transportent les jeunes entre le collège et l'aréna ne portent pas la marque distinctive pour le transport scolaire, tel que le stipule la loi. Il est arrivé que les garçons aient attendu des heures sur le bord de la route parce que l'autobus était en panne. Il n'y a pas que le parc d'autobus qui laisse à désirer. Les locaux de l'abbaye, qui tiennent lieu de salles de classe et de dortoirs, sont rarement visités par le concierge. «C'est sale et ça sent l'urine», souligne Mme Laurin.

 

Des ratés au cégep

 

Le Devoir a également appris que certains élèves du collège Harrington, qui suivent actuellement des cours avec Cégep à distance pour avoir le privilège de jouer dans une ligue de hockey collégiale, pourraient ne pas pouvoir obtenir leur diplôme d'études collégiales (DEC). Cégep à distance, qui offre des cours par correspondance en français, ne possède qu'une offre très limitée de cours en anglais, nettement insuffisante pour l'obtention d'un DEC reconnu par le MELS. Or, de la quinzaine d'étudiants du collège Harrington qui sont inscrits à Cégep à distance, au moins la moitié sont anglophones et ne seront donc pas en mesure de finir leur cégep pour ensuite accéder à l'université.

 

Les problèmes ont commencé lorsque le collège a voulu avoir une équipe de hockey de niveau collégial. Les règles de la ligue du RSEQ sont claires: pour y accéder, les joueurs doivent être inscrits au cégep dans un établissement reconnu. Dans l'attente d'obtenir un permis de cégep pour son établissement, John Keightley a réussi entre-temps à négocier un partenariat avec le cégep Marie-Victorin, qui devait superviser et s'assurer de la conformité des cours du DEC, ce qu'il a fait pendant deux ans, jusqu'à l'été 2011.

 

Lors de la dernière rentrée scolaire, voyant que ses demandes répétées de permis avaient toutes été refusées, M. Keightley, qui voulait conserver le droit d'avoir une équipe de niveau collégial, s'est tourné vers Cégep à distance. Le directeur général du RSEQ, Alain Roy, confirme que l'inscription des Harrington Icebergs à la Ligue collégiale de hockey masculin fait figure d'exception. «À 99 %, les établissements de notre réseau sont reconnus par le ministère. Harrington est dans le 1 % d'exception, mais devra avoir un permis de cégep pour continuer une autre saison», explique-t-il.

 

Parce qu'il est mis en cause dans l'un des procès contre le collège Harrington, le ministère de l'Éducation se refuse à tout commentaire.

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J'avais entendu des histoires d'horreur sur Harrington depuis le début de la saison, du genre aucun professeur pour un cours de septembre à novembre, un support académique inadéquat, les enfants laissés à eux-mêmes, sans compter les problèmes de recrutement (école et hockey) qui sont innombrables... Alors cet article semble confirmer les rumeurs.

 

Mais en parlant à un parent d'un joueur BTAA de Harrington récemment, le parent me mentionnait encore qu'il était satisfait de l'enseignement et de l'encadrement sportif, mais la détresse se lisait dans ses yeux...

 

Cette situation est dramatique pour ces jeunes et leur famille, mais la charade est maintenant terminée. Nous vivons clairement la dernière saison de Harrington, ce qui sera la meilleure chose qui puisse arriver aux personnes concernés de près et de loin à Harrington. D'un côté académiques, les jeunes pourront maintenant se trouver une nouvelle école convenable et d'un côté athlétique, les jeunes pourront maintenant jouer pour une équipe à la hauteur de leur talent et ainsi arrêter ces massacres qui n'enseigne strictement rien à personne.

 

La réputation d'Harrington étant maintenant atteinte, la situation est maintenant irréparable. Nous allons ainsi voir les derniers moments de cet établissement, à tout le moins au niveau sportif, car il est maintenant très clair que Harrington ne peut revenir dans le hockey civil l'an prochain.

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On nous avais approche pour envoyer notre gars a cette ecole la premiere annee d'existence. Apres la visite notre idee etait faites sur le serieux de cette institution...une mega farce!

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