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Conflit à prévoir entre le hockey collégial et le junior AAA

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Richard Morency, président de la Ligue de hockey junior AAA du Québec, va se battre pour que sa ligue soit respectée par les représentants du hockey collégial.

 

«Je ne vois pas pourquoi il n’y aurait pas de place pour les deux ligues. Après tout, on satisfait une clientèle différente. On répond à l’option scolaire alors que le junior AAA répond à celle du civil.»

 

Cette déclaration, tirée d’une entrevue accordée récemment au Journal de Montréal par Guy Lassonde, directeur des programmes collégiaux au sein du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), a fait sursauter Bill Hattem, propriétaire des Panthères de Saint-Jérôme, tout comme le président de la Ligue de hockey junior AAA du Québec (LHJAAAQ), Richard Morency. Tous deux n’entendent pas à rire lorsque la réputation de leur ligue, qui célèbre cette année son 25e anniversaire, est remise en cause.

 

«Quand j’entends leurs représentants (RSEQ) parler de la LHJAAAQ comme d’une ligue civile en prétendant que la Ligue de hockey collégial est la seule qui permette aux joueurs de poursuivre des études, ça me lève les cheveux sur la tête. C’est complètement faux !», affirme Bill Hattem qui compte actuellement, au sein de sa formation composée d’une vingtaine d’athlètes, 18 joueurs qui poursuivent leurs études collégiales. Les deux autres attendent pour entrer à l’université.

 

«Il n’y a pas une équipe qui va dire à un gars de lâcher l’école, renchérit Richard Morency. Le hockey junior est une école de vie. S’il existe une ligue où tu peux avoir une vraie chance de graduer au junior majeur, au hockey universitaire ou même dans la Ligue nationale de hockey comme ça s’est vu dans le passé, c’est bien la LHJAAAQ. En parlant ainsi, on essaie de détruire ce que des artisans ont bâti depuis 25 ans !».

 

Recrutement des joueurs

 

Le recrutement des joueurs contribue également à alimenter ce conflit qui semble se dessiner entre le hockey collégial et la LHJAAAQ. Lorsqu’après presque dix ans d’inactivité la Ligue collégiale a repris ses activités lors de la saison 2009-2010, Richard Morency a été invité à assister à une rencontre avec les représentants d’Hockey Québec et du RSEQ afin d’établir les balises relatives à la sélection des joueurs. M. Morency affirme aujourd’hui que la Ligue collégiale n’a pas respecté son mandat et qu’elle tente par tous les moyens d’arracher des joueurs à la LHJAAAQ.

 

«Quand la Ligue collégiale a repris ses activités, il était prévu qu’elle serait une ligue récréative dont le mandat serait de recruter des joueurs du midget A ou B de même que du junior A et du junior AA. On dirait bien que son mandat a changé en cours de route. On va bientôt se rencontrer à nouveau et on va se battre s’il le faut pour que leur mandat soit respecté», dit-il.

 

«J’ai vu plusieurs parties de calibre collégial cette saison, poursuit M. Hattem. Celui-ci n’est même pas proche du nôtre. Si un joueur veut poursuivre une carrière universitaire, il a bien plus de chances d’y arriver en jouant dans la LHJAAAQ. Pour ce qui est de l’expérience de vie qu’on offre à nos joueurs, personne ne peut nous accoter !».

 

«Dans notre circuit, les joueurs vont tous à l’école

 

La Ligue de hockey junior AAA (LHJAAAQ) devrait-elle être réservée aux joueurs qui ne poursuivent pas d’études postsecondaires?

 

C’est ce que semble affirmer Guy Lassonde lorsque questionné sur le bien-fondé de la poursuite des activités des deux ligues.

 

«Il y aura toujours des joueurs au sein des deux circuits qui poursuivront des études, mais dans notre circuit, ils vont tous à l’école, ce qui n’est pas le cas dans la LHJAAAQ. Ce n’est pas vrai que ce sont tous les joueurs de hockey qui vont aller au cégep, de là l’importance du hockey civil.»

 

M. Lassonde affirme par ailleurs que l’encadrement scolaire des étudiants-athlètes est de loin supérieur au hockey collégial qu’il peut l’être dans le junior AAA.

 

«Que ce soit pour le hockey ou pour tout autre sport offert par le RSEQ, tous nos étudiants doivent obtenir les crédits nécessaires et réussir leurs cours pour continuer la pratique de leur sport. Notre rôle est de s’assurer que nos athlètes réussissent leurs études.»

 

Même son de cloche au cégep de Saint-Jérôme

 

Richard Campeau, coordonnateur du service d’animation sportive au cégep de Saint-Jérôme, a vécu l’époque de la défunte Ligue collégiale AAA et dit partager l’opinion de Guy Lassonde.

 

«Je suis d’avis qu’à moyen terme, la LHJAAAQ va perdre des joueurs au profit des cégeps et qu’elle perdra même des concessions. Les collèges offrent un meilleur encadrement pédagogique et sportif que la LHJAAAQ et vont travailler de plus en plus à aller chercher les meilleurs joueurs disponibles», dit-il avant d’ajouter que pour le moment, il n’est pas question pour le cégep de Saint-Jérôme, dont l’équipe féminine de hockey a été démantelée l’automne dernier, de joindre la Ligue collégiale de hockey masculin.

 

«Tant et aussi longtemps que les Panthères seront à Saint-Jérôme, jamais nous ne nous lancerons dans cette aventure. C’est une organisation pour laquelle j’ai énormément de respect et je sais que Bill Hattem s’occupe de ses étudiants-athlètes.»

 

La question qu’il faut maintenant se poser est la suivante : Advenant la disparition de la LHJAAAQ, où joueront les joueurs de hockey de talent qui ne poursuivront pas d’études collégiales après avoir obtenu leur diplôme d’études professionnelles?

 

 

 

Par Christian Asselin

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