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  1. Bonjour, À réflexion....je vous laisse le soins de bien lire cet article de M.Carrier, dépisteur des Devils. Voici: Dépisteur pour le compte des Devils du New Jersey depuis plus de trente ans, Claude Carrier sait de quoi il parle quand il parle du développement du hockey au Québec. Et quand il aborde le sujet avec d’autres dépisteurs de la LNH qui épient les plus beaux espoirs de la province, ils arrivent tous au même constat : c’est toute la structure de la fédération qu’il faut revoir et les parents doivent aussi faire un examen de conscience le plus rapidement possible. « Au Québec, on encourage l’élite sociale, pas l’élite sportive. On favorise des structures qui ne peuvent amener l’ensemble des jeunes à progresser, clame-t-il au bout du fil. Et ensuite, au Québec, on développe des robots, des joueurs unidimensionnels. Le côté athlétique n’est pas mis en valeur. On veut gagner à partir des rangs atomes alors on travaille sur les systèmes de jeu et on ne développe pas assez les habiletés individuelles. » « C’est quoi le message qu’on lance maintenant avec le peewee AAA et le bantam AAA? Ceux qui ont l’argent et qui peuvent géographiquement joindre les clubs sans que ça devienne un cauchemar vont se développer. Le résultat, c’est qu’il y a vingt jeunes par région qui deviennent étiquetés espoirs alors que ce n’est pas la réalité. Non seulement Hockey Québec se tire dans le pied mais en plus, son vrai mandat ça ne devrait pas être de produire des joueurs pour la LNH mais d’amener le plus de jeunes possible à s’amuser et à s’améliorer, poursuit le vénérable homme de hockey. Ailleurs on fonctionne différemment. Prenons le cas de la Finlande. À la fin de la saison régulière, les meilleurs treize ans du pays sont invités à un camp de perfectionnement. Ils sont une quarantaine, on les évalue et à leur départ ont leur remet un document qui explique les objectifs qu’ils doivent chercher à atteindre avec leur club respectif et un suivi se fait ensuite avec leur entraîneur. L’année suivante, on évalue leur progression. Le reste de l’année, ils ne sont pas dans la même ligue », explique Carrier. Des états généraux Comme ses collègues, Claude Carrier estime que le gouvernement doit s’en mêler et obliger Hockey Québec a tenir des états généraux sur la question avec des intervenants de tous les milieux. « Ça prend plus qu’un petit spectacle comme celui que Hockey Québec a fait il y a deux ans en s’associant avec le Canadien pour un colloque qui n’a presque rien changé. Ils doivent revoir leurs façons d’opérer et baser leurs décisions en ayant de bien meilleures connaissances démographiques et géographiques. Tu ne peux pas obliger un jeune et prendre sa famille en otage en le faisant changer d’école pour qu’il aille s’entraîner et jouer à une heure de la maison. Depuis quand dans la société c’est l’école qui choisit l’enfant? C’est le contraire. C’est l’enfant et ses parents qui décident où le jeune va poursuivre ses études, tempête Carrier. Ce n’est pas compliqué, il faut fédérer le hockey scolaire pour que le sport se développe aussi en dehors des structures civiles comme avec le football. Il faut que tous les intervenants s’assoient à la même table. Ça prend des gens de la LNH, du gouvernement, de la fédération, des régions, des villes, des commissions scolaires et il faut rectifier le tir. » Carrier propose de grands changements mais aussi des solutions simples et faciles à appliquer. « La première chose que je leur dirais c’est de remettre la ligne rouge. Le jeu serait plus lent et il faudrait forcément amener les joueurs à être plus habiles avec la rondelle. De toute façon, les jeunes de douze ans ont de la misère à faire une bonne passe à quinze pieds alors ça donne quoi de jouer sans ligne rouge! On n’est pas obligé de suivre ce que fait la LNH qui se doit de donner un spectacle. Et si un joueur a la difficulté à s’adapter en arrivant junior majeur, c’est qu’il n’a tout simplement pas le talent pour jouer à ce niveau… De toute façon, ça serait très facile de s’adapter car les jeunes seraient mieux outillés. Mais on ne veut pas nous écouter. Hockey Québec c’est un vase clos et on prétend détenir la vérité absolue. » Message aux parents Carrier, comme la majorité des hommes de hockey ne comprend pas pourquoi les jeunes se retrouvent maintenant sur les patinoires douze mois par année. « Le hockey AAA d’été, c’est une erreur. C’est primordial que les jeunes profitent d’une bonne période de repos et c’est encore plus important qu’ils développent leurs habiletés dans plusieurs disciplines. Un jeune qui joue au soccer ou au baseball sera un meilleur joueur de hockey à quinze ou seize ans comparé à celui qui joue au hockey à l’année longue. D’ailleurs, on dit toujours que la priorité c’est les études… Si j’étais nommé ministre de l’Éducation et que je rendais l’école obligatoire douze mois par année avec deux semaines de congé à Noël et deux autres l’été, je pense que ça descendrait dans les rues pour protester! Pourtant, ces mêmes parents envoient les kids à l’aréna douze mois par année. » À ce sujet, le recruteur des Devils rappelle avec justesse les résultats d’une étude suédoise réalisée il y a trois ans et qui conclut que pour devenir un athlète d’élite, entre l’âge de six et dix-sept ans, il faut pratiquer trois sports différents dont un majeur qui demandera plus de temps et d’implication que les deux autres. « Sylvain Lalonde, qui ne s’est jamais caché pour dire que le hockey AAA d’été était néfaste, a fédéré le hockey d’été l’an passé car il y a beaucoup de clubs et donc ça amène énormément d’argent dans les coffres. Ça serait pas mal moins payant pour la fédération de faire la même chose avec les écoles. Ce n’est pas par hasard si des programmes comme Ulysse, Académie Saint-Louis et St. Lawrence College connaissent de plus en plus de popularité et développent de bons joueurs », explique Carrier. « L’autre affaire : souvent il n’y a pas de lien de confiance avec les entraîneurs car certains coachs veulent gagner au détriment des jeunes. Les parents sont donc obligés de toujours veiller sur leurs enfants, et c’est normal. En Europe, on dépose le joueur à l’aréna et on le reprend après car ont fait confiance aux entraîneurs. Ici, ça donne que les parents analysent les entraînements autant que les matchs et ça devient un cercle vicieux. » Bref le débat est lancé et il n’y a pas de solution miracle, sauf que c’est encourageant de savoir que même des gens réputés comme Claude Carrier sont concernés et prêts à partager leur expertise pour améliorer la situation du hockey au Québec… et surtout voir aux intérêts des jeunes.
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