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Série sur les commotions dans la Presse

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Publié le 17 janvier 2011 à 09h28 | Mis à jour à 09h28

http://www.cyberpresse.ca/sports/hockey ... cueil_POS3

 

Commotions cérébrales: l'exemple (mauvais?) de la LNH

 

Michel Marois

La Presse

 

La LNH a fait des progrès en matière de prévention et de traitement des commotions cérébrales, mais le fléau est loin d'être enrayé. Deuxième volet de notre série sur les commotions au hockey.

Il a suffi d'une commotion légère à Sidney Crosby pour relancer le débat sur les commotions et les coups à la tête dans la LNH. Le joueur vedette des Penguins de Pittsburgh a rejoint le camp de ceux qui jugent que les règles sont encore insuffisantes, surtout dans leur application actuelle.

 

«On parle ici de coups en angle mort auxquels je ne suis pas préparé, a expliqué Crosby, le 8 janvier, lors de sa première conférence après les incidents survenus les 1er et 5 janvier. Il n'y a pas de rondelle les deux fois. Ce sont des coups directs à la tête. Quand on regarde les critères (des coups illégaux), tout est là!»

 

Le neuropsychologue responsable du groupe conjoint LNH/AJLNH sur les commotions cérébrales, Rubin Echemendia, reconnaît que l'introduction de nouvelles règles exige toujours une période d'adaptation. Il rappelle toutefois que la situation a beaucoup évolué au cours de la dernière décennie.

 

 

«C'est le jour et la nuit comparativement à ce qui se passait il y a 10 ans, a-t-il déclaré récemment en conférence téléphonique. Les connaissances médicales sur les commotions ont progressé et nous sommes beaucoup mieux armés pour diagnostiquer et traiter ces blessures.

 

«La LNH a modifié les règles du jeu pour tenter d'éliminer les situations qui sont à l'origine de ces blessures et nous voyons une évolution statistique dans plusieurs domaines. Cela dit, la culture du hockey est bien ancrée et certaines attitudes, certains comportements sont très longs à changer...»

 

Le Dr Echemendia, qui a dirigé pendant 15 ans le département et la clinique de psychologie de l'Université Penn State, hésite à montrer du doigt des coupables. Mais «trop de joueurs manquent encore d'honnêteté envers eux-mêmes et de respect envers les autres», souligne-t-il.

 

Un peu avant Noël, le spécialiste a révélé qu'un total de 33 commotions avaient été déclarées par les thérapeutes des équipes de la LNH, le même nombre que la saison précédente, bien que de nouvelles règles pénalisent plus sévèrement les coups à la tête. «C'est prématuré d'évaluer le succès du règlement sur la base de ces chiffres, avertit le Dr Echemendia. Nous croyons qu'une proportion plus importante des cas est rapportée chaque année, en partie parce que les joueurs sont plus conscients des risques, mais aussi parce que le personnel médical est plus vigilant.

 

Des tests plus poussés

 

La LNH a été le premier circuit professionnel à introduire un ensemble de règles et un processus pour tenter de limiter les blessures et les récidives. Selon le Dr Echemendia, «une formation plus poussée du personnel médical des équipes et l'introduction d'un protocole de retour au jeu très sévère, avec notamment l'obligation de réussir un test neuropsychologique, ont permis de détecter davantage de cas et de prolonger la période de récupération de plusieurs joueurs.

 

«Mais peu importe le nombre de tests, nous ne serons jamais sûrs à 100% du statut d'un joueur si ce dernier ne nous dit pas ce qu'il ressent. Nous sommes dépendants de l'honnêteté des joueurs et nous savons pertinemment que même ceux qui déclarent leur blessure et qui prétendent ne plus ressentir de symptômes ne disent pas toujours la vérité.

 

«Nos tests ont ainsi permis de retarder le retour au jeu de 30% des joueurs blessés qui se disaient «guéris». Mais cela n'est encore pas une garantie. Ultimement, c'est le joueur qui doit dire la vérité et plus il nous la dit rapidement, plus ses chances seront élevées d'être parfaitement rétabli à moyen terme.»

 

En s'attaquant cette saison avec la règle 48 aux mises en échec sournoises, les fameux blindside hits, la LNH estime avoir progressé, même si on ne punit encore que les coups à la tête. Plusieurs spécialistes rappellent que la question est complexe.

 

«Les nouvelles règles sont un pas dans la bonne direction, même si on sait qu'il n'est pas nécessaire d'être touché à la tête pour subir une commotion», concède Mark Aubry, médecin en chef de Hockey Canada et de la Fédération internationale de hockey sur glace.

 

«Au-delà des règles, les joueurs oublient souvent l'obligation morale de respecter leurs adversaires. On voit encore des coups vicieux, sans doute moins qu'auparavant, mais encore trop souvent. Et ces coups sont toujours repris en boucle dans les bulletins sportifs à la télévision.»

 

Il ne faut toutefois pas oublier la nature du hockey, rappelle le Dr Echemendia. «Les joueurs doivent comprendre que les mises en échec sont un élément du jeu et ils doivent se protéger.

 

«Par ailleurs, c'est rassurant de constater que les joueurs blessés ne subissent plus de pression pour revenir au jeu avant qu'ils soient parfaitement rétablis. Plus personne ne doute de la gravité d'une commotion. C'est aussi vrai dans la NFL et cela est sûrement lié aux découvertes récentes sur les conséquences à moyen et long terme de ces blessures.»

 

DEMAIN: L'avenir hypothéqué des champions

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