Aller au contenu
rookie coach

Quand le hockey rend fou

Messages recommandés

Je vous suggère d'acheter la Presse pour suivre cette série d'articles qui malheureusement ne se trouvent pas sur cyberpresse. Du moins pas aujourd'hui.

Partager ce message


Lien à poster

maintenant en ligne

http://www.cyberpresse.ca/sports/hockey ... cueil_POS1

 

 

Publié le 18 mars 2012 à 07h35 | Mis à jour à 11h16

 

 

Hockey: dérapages dans les gradins

 

Hugo Meunier

La Presse

 

 

Le hockey est pratiquement une religion au Québec: près de 100 000 jeunes évoluent dans une ligue de hockey mineur. Même s'ils sont à des années-lumière des niveaux professionnels, les milliers d'acteurs du hockey mineur - joueurs, entraîneurs, bénévoles ou arbitres - sont presque tous exposés, de près ou de loin, à des dérapages petits ou grands qui surviennent... dans les gradins, où des parents perdent carrément les pédales.

 

 

Et ces débordements devraient s'intensifier avec les séries éliminatoires qui s'amorcent dans les arénas des quatre coins de la province.

 

La partie achève à l'aréna de Vaudreuil. C'est toujours 0 à 0. Un joueur des Blancs s'empare de la rondelle, perce la défensive adverse et soulève le disque derrière le gardien.

 

Dans les gradins, une poignée de parents se lève d'un bond. Mais la majorité ne bronche pas. Un silence glacial parcourt ensuite l'amphithéâtre. La partie reprend. L'attaque des Noirs file à son tour en zone adverse. Leurs partisans sortent de leur mutisme. Le joueur rate sa cible. Les spectateurs font entendre une clameur de déception. Quelques-uns échappent des jurons. L'intensité est palpable. Les joueurs sur la glace ont à peine 10 ans.

 

 

Ici, à Vaudreuil, une passion malsaine pour notre sport national vient de se transporter de l'aréna au palais de justice. L'entraîneur-chef de l'équipe a engagé en février des poursuites en diffamation totalisant 85 000$ contre une association de hockey mineur, et cinq parents et bénévoles liés à une ligue atome BB dans laquelle évoluent des jeunes de 9 et 10 ans. Les personnes visées par la poursuite, déposée devant la Cour supérieure, sont notamment accusées d'avoir entaché la réputation de l'entraîneur.

 

Des noms fictifs ont été utilisés pour ne pas nuire aux enfants des accusés et de l'entraîneur, tous des joueurs de l'équipe. Comme les personnes poursuivies jointes par La Presse ont refusé de faire des commentaires, nous ne rapportons ici que la version de l'entraîneur.

 

Les ennuis de l'entraîneur, Michel, débutent dès son arrivée derrière le banc de l'équipe, en 2009. Il fait alors la connaissance de Jérémy, un attaquant talentueux qui devient capitaine. L'entraîneur constate que le garçon subit énormément de pression de la part de ses parents. Son père, Steeve, n'hésiterait d'ailleurs pas à crier son mécontentement depuis les gradins.

 

À plusieurs reprises, Michel dit voir Jérémy pleurer au banc ou dans le vestiaire, terrorisé par les réactions de son père. Ce dernier va même jusqu'à écrire à Michel pour l'aviser que son garçon ratera le prochain match, car il est insatisfait de son jeu. L'entraîneur intervient alors auprès de la mère de Jérémy, estimant que cette sanction est démesurée.

 

Le père se ravise. «Ma femme n'est pas d'accord avec moi, donc tout porte à croire que Jérémy jouera demain. Mais s'il vous plaît, n'hésite pas à le bencher s'il ne performe pas à 100%», écrit-il à l'entraîneur.

 

Environ un mois plus tard, l'entraîneur écrit au père pour lui demander de cesser de diriger l'équipe depuis les gradins. Steeve réplique que son fils n'est pas assez dirigé, qu'il est frustré à l'idée de perdre. Graduellement, les relations entre le père et l'entraîneur se détériorent. Michel prétend même avoir été menacé plusieurs fois physiquement et verbalement.

 

Nomination d'un adjoint

 

L'histoire est compliquée par la rivalité malsaine qui semble exister entre les bénévoles de l'équipe, divisés en deux associations de hockey mineur voisines. Les joueurs de l'équipe ont été sélectionnés dans ces deux associations régionales, comme c'est souvent le cas dans les niveaux élite. L'entraîneur fait partie d'une association tandis que les parents impliqués dans la poursuite représentent l'autre association.

 

Dès l'arrivée de Michel à la barre de l'équipe, cette autre association - avec en tête les parents de Jérémy - commence à militer pour la nomination d'un des leurs, Mario, au poste d'adjoint. Parce qu'il a eu de nombreux problèmes disciplinaires par le passé, le nouvel adjoint signe un contrat de bonne conduite. Il adopte toutefois un «comportement inconvenant» aux yeux de l'entraîneur, qui le congédie. Une décision qui creusera encore plus le fossé entre Michel et l'autre association.

 

Lettre anonyme

 

Fin septembre 2011, Hockey Québec reçoit une lettre anonyme au sujet de l'entraîneur. On l'accuse de provoquer chez les joueurs des signes d'anxiété et de dépression, en plus de lui prêter des sévices physiques et mentaux. Quelques semaines plus tard, une autre lettre atterrit dans les bureaux de Hockey Québec, signée par un ami de Steeve et Mario. Elle reprend les mêmes accusations. Elle ajoute que l'entraîneur concentre surtout ses mauvais traitements sur les joueurs provenant de l'autre association. Après une enquête interne, l'auteur de la lettre retire ses accusations et présente des excuses à l'entraîneur.

 

Partie fatidique

 

Le 24 janvier, l'équipe dispute une partie à Verdun. Michel sermonne Jérémy, qui vient de s'interposer entre un adjoint et un autre joueur. Ce dernier se met à sangloter et à crier. Habitué aux crises du gamin, l'entraîneur l'exhorte à reprendre son calme. Le joueur tente de retourner sur la glace. L'entraîneur agrippe son chandail pour l'en empêcher, mais perd l'équilibre.

 

Après la partie, deux agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) demandent à Michel de les suivre, à la suite à une plainte de voies de fait déposée par la mère de Jérémy. Finalement, les policiers repartent et aucune accusation n'est portée.

 

L'entraîneur est suspendu et convoqué devant un comité de discipline, où siègent deux membres de chaque association. Le comité rend un rapport accablant contre l'entraîneur, mais son association le rejette. L'entraîneur est néanmoins congédié. C'est là qu'il engage des poursuites totalisant 85 000$ contre l'association rivale et cinq personnes, dont les parents de Jérémy. Dans sa requête, l'entraîneur se dit victime d'une campagne de salissage et d'avoir été accusé à tort d'être un agresseur d'enfant et d'avoir tabassé

 

un joueur.

 

Pour lui, il ne fait aucun doute qu'il a fait l'objet d'un putsch orchestré par des parents de l'autre association. L'entraîneur a aussi présenté une demande d'injonction pour réintégrer ses fonctions, ce qui lui a été refusé. Aucune date n'a encore été fixée pour le procès.

 

L'avocat de l'entraîneur, Me Éric Oliver, et l'association visée par la poursuite, qui nous ont dirigé vers Hockey Québec, ont refusé de commenter la situation. Le directeur général de Hockey Québec, Sylvain Lalonde, a dit ne pas vouloir s'immiscer dans le processus judiciaire en cours. M. Lalonde a toutefois indiqué qu'il voit en moyenne un ou deux dossiers de cette nature - des cas extrêmes, dit-il - chaque année.

Partager ce message


Lien à poster

suite

 

http://www.cyberpresse.ca/sports/hockey ... ticle_POS1

 

 

 

Les dérapages des parents, même si les cas extrêmes sont rares, font partie de l'univers de la plupart des arbitres, entraîneurs et bénévoles engagés dans le hockey mineur. Sous le couvert de l'anonymat, quelques-uns d'entre eux ont accepté de lever le voile sur cette réalité qui sévit dans un aréna près de chez vous.

 

 

«Il faudrait parfois filmer des parents ou des entraîneurs pour leur faire prendre conscience de leur comportement, lance un arbitre de 25 ans de Gatineau. Les choses ont vraiment changé, surtout aux niveaux Novice et Atome, où la pression des parents et des entraîneurs est aujourd'hui très forte, constate le jeune homme, qui est arbitre depuis l'âge de 13 ans. Les parents voient leur fils comme le prochain Sidney Crosby», dit-il en soupirant.

 

Plus tôt cette année, il a dû interrompre un match et expulser un parent d'un tournoi parce qu'il s'en prenait trop vigoureusement aux arbitres. Ces derniers sont pourtant capables d'encaisser. Se faire traiter de «vendu» fait pratiquement partie de leur routine. Mais certains gestes vont trop loin.

 

L'officiel cite en exemple cet entraîneur qui avait lancé deux billets de 50dollars sur la glace pour illustrer clairement à l'arbitre qu'il était vendu. Ou encore ces menaces de mort adressées par des joueurs à la marqueuse parce qu'elle était la soeur d'un arbitre.

 

 

L'arbitre estime que les jeunes respectent de moins en moins les arbitres et leurs entraîneurs.

 

Les jeunes arbitres sont aussi victimes d'intimidation, enchaîne-t-il. Surtout de la part des entraîneurs qui font souvent deux fois leur âge. «Certains abandonnent parce qu'ils ont peur de donner des punitions», souligne le jeune père, qui songe aussi à raccrocher ses patins.

 

Bousculé par le père d'un joueur

 

Cet entraîneur d'une équipe de Novice B de l'Outaouais a pour sa part récemment appris à la dure que certains parents prennent le hockey trop au sérieux.

 

Lors d'un tournoi à Victoriaville, l'entraîneur a eu la mauvaise idée de garder un joueur au banc durant un tour, histoire de lui expliquer un jeu qu'il maîtrisait mal. Après la rencontre, le père du joueur s'est rué vers la chambre pour enguirlander l'entraîneur. L'altercation a dégénéré en bousculade. Le père a quitté le tournoi en compagnie de son fils.

 

«Plusieurs jeunes sont écoeurés du hockey; pas parce qu'ils n'aiment pas ça, mais parce qu'ils sont tannés d'avoir leurs parents sur le dos», constate l'entraîneur.

 

Rétrogradé pour son bien

 

Cédric Orvoine, gérant d'une équipe Atome de Montréal, a trouvé une manière de faire un pied de nez à cet engrenage malsain de la performance: rétrograder son fils d'une catégorie. «C'est bon pour son estime de soi et sa confiance, mais surtout, il s'amuse», explique le père, qui à ses habitudes dans le hockey mineur depuis des années. Comme il dirige une équipe de niveau local, la plupart de ses joueurs sont épargnés par cette pression excessive. «On voit quand même des parents qui rêvent à la Ligue nationale. Mais c'est souvent leur rêve à eux», déplore M. Orvoine.

 

 

 

 

 

Partager

Partager ce message


Lien à poster

Je ne comprend pas pourquoi le coach s'est confié au journaliste si la cause est maintenant devant le tribunal. Tu nommes pas le nom de personnne mais tu précises où c'est arrivé et quand.

 

 

Mais ce que je trouve de plus triste dans cette histoire c'est de voir que le Directeur de HQ ne veut pas s'impliquer.

 

''Le directeur général de Hockey Québec, Sylvain Lalonde, a dit ne pas vouloir s'immiscer dans le processus judiciaire en cours. M. Lalonde a toutefois indiqué qu'il voit en moyenne un ou deux dossiers de cette nature - des cas extrêmes, dit-il - chaque année.''

Partager ce message


Lien à poster

M Lalonde a raison de ne pas intervenir dans un processus en cours. Si tu le fait tu t'expose a des accusations.

HQ aurait du s'implquer avant que la situation n'explose.

 

Cette situation aurait du être évaluée par une tierce personne de l'extérieur des deux associations.

Partager ce message


Lien à poster

Oui avant probable mais maintenant il est trop tard. Moi ce qui me chatouille est que les organisations on tous des outils pour faire face a ce genre de cas et qu'il soit rendue a la poursuite au civil ouff. Quel qu'un a dormi sa ''switch''

Partager ce message


Lien à poster

Veuillez vous connecter pour commenter

Vous pourrez laisser un commentaire après vous êtes connecté.



Connectez-vous maintenant

×