Aller au contenu
boutch2

Le crétinisme du hockey québécois

Messages recommandés

Cé pa moi qui le dit c'est le monsieur de la presse là. :oops:

 

"Le mercredi 27 juin 2007

 

Le crétinisme du hockey québécois

 

Yves Boisvert

 

La Presse

 

Le problème du hockey québécois n'a rien à voir avec le hockey, au fond. C'est un problème d'éducation.

 

Le vrai scandale du hockey québécois n'est pas que sur 211 joueurs sélectionnés par les 30 équipes de la LNH il n'y ait que 10 Québécois. Le talent est mondial, notre part a rapetissé, il y a de bonnes et de moins bonnes années.

 

Non, le vrai scandale, c'est le crétinisme institutionnalisé de notre hockey.

 

Le problème, ce n'est pas la relève. C'est ce qu'on fait subir aux 97% qui ne seront jamais repêchés.

 

Au lieu d'utiliser le hockey comme force pour mobiliser les adolescents vers l'école, on rabat les jeunes dans des équipes à but lucratif, avec des horaires débiles et un souci éducatif - soyons généreux - très variable.

 

C'est exactement le contraire qui se passe aux États-Unis dans tous les sports, y compris le hockey: pour accéder aux circuits professionnels, il y a une voie royale, l'école.

 

Considérez l'horaire de hockey 2007-2008 du premier choix au repêchage du Canadien de Montréal, Ryan McDonagh. Il a 18 ans. Il retourne cette année avec l'équipe de l'Université du Wisconsin.

 

Il commence le 12 octobre avec un tournoi de deux jours en Ohio. La saison commence ensuite le 19 octobre. Elle compte 36 parties et se termine le 1er mars. Suivent les séries de championnat, qui peuvent aller jusqu'au 12 avril.

 

Prenons maintenant un joueur québécois au hasard, disons des Foreurs de Val-d'Or. En principe, le jeune de 18 ans est inscrit au cégep. On lui souhaite bonne chance.

 

La saison commence le 14 septembre. Elle se termine le 16 mars et compte en tout 70 parties. Suivent les séries, jusqu'à la mi-mai.

 

J'ai oublié de dire qu'il y a sept parties hors concours à compter du 16 août, mais bon, ça ne compte pas vraiment, n'est-ce pas?

 

Avant Noël, les joueurs de Val-d'Or auront joué 39 parties. Ils joueront deux fois à Québec (800 km aller). Il y a Shawinigan deux fois (même pas 700 km pour se rendre), Baie-Comeau (là, on défonce les 2000 km aller-retour, mais quel beau pays!).

 

Le 8 novembre, ils doivent être au Cap-Breton (1600 km aller). Le 9 novembre, les voici à l'Île-du-Prince-Édouard: la porte à côté. Le 10, Halifax, à peine 233 km de Charlottetown: on est jeune, on aime le sport. Trois jours plus tard, ces infatigables voyageurs sont de retour à la maison: le 13 novembre, ils reçoivent l'équipe de Terre-Neuve.

 

Comment ça va, le cours de philo, mon vieux? Descartes, dans les coins, ça entre pas pire? On met Platon sur le deuxième trio?

 

Ils iront jouer dans le Maine, ils iront à Moncton, Rimouski, Chicoutimi, Drummondville.

 

Complètement débile et débilitant.

 

Imaginez Baie-Comeau. Et que dire de Saint-Jean, Terre-Neuve!

 

La Ligue de hockey junior majeur du Québec, voyez-vous, est atteinte de la même maladie que la LNH: elle se répand comme le chiendent hors de son territoire naturel.

 

Interrogé à CKAC l'autre jour, Gilles Courteau, le commissaire de la Ligue de hockey junior majeur, a vanté son «produit» et dit combien ses nouvelles franchises avaient du succès.

 

Il a bien raison. Au Nouveau-Brunswick, on fait salle comble. Québec fait des affaires d'or. Pour d'autres c'est moins réjouissant, mais enfin la question n'est pas là: il s'agit d'une petite ligue professionnelle.

 

Dans cette logique, tout se tient. On peut bien transbahuter tous ces jeunes de l'Atlantique à l'Outaouais. En plus ils ne demandent que ça!

 

C'est vrai, après tout, personne n'est forcé de jouer au hockey junior. Ils sont consentants, leurs parents sont fiers, les commanditaires sont de bonne humeur. Un petit stimulant derrière la cravate et, hop! en route vers de nouvelles aventures.

 

Pourquoi? Parce qu'ils aiment le hockey, bien sûr. Mais aussi parce qu'ils rêvent à la grande ligue. Ce rêve, il déplace des montagnes... et des autobus de joueurs. Mais c'est aussi lui qui aveugle et qui rend fous les parents dans les arénas.

 

Normal de rêver. Mais est-il interdit de rêver intelligent? En étudiant? Si au moins ce système produisait des joueurs de hockey hors de l'ordinaire, s'il formait mieux les athlètes. Mais au contraire, plusieurs connaisseurs le remettent en question, parce qu'il brûle les joueurs et ne les développe pas bien. Dans les universités américaines, l'accent est mis sur l'entraînement. Et comme par hasard, les résultats sont bons.

 

Peut-être que les résultats médiocres des hockeyeurs québécois au repêchage feront réfléchir quelques jeunes joueurs et quelques parents, même si ce n'est pas pour les bonnes raisons.

 

Peut-être prendront-ils plus nombreux le chemin, fort peu fréquenté par les Québécois, des universités américaines. Certaines offrent des bourses d'études aux meilleurs joueurs. Mais évidemment, il faut étudier.

 

Un des meilleurs espoirs du Canadien est un ancien de Cornell, une des meilleures universités américaines. Tant qu'à ne pas être repêché, ça part mieux avec un diplôme de Cornell qu'un secondaire cinq ou une moitié de cégep.

 

Et peut-être plus tard, au Québec - on peut rêver, nous aussi - remettra-t-on le hockey dans les cégeps et les universités. Regardez le football.

 

Peut-être se décidera-t-on à se servir du hockey pour le développement de la jeunesse, et non de la jeunesse pour le développement du hockey - et des affaires de quelques entrepreneurs bien intentionnés."

 

Pour rester ds la même époque(il y à un ans) voici un texte intéressant soumis par un internaute sur RDS :

 

"Des solutions !

2007/06/25 14:03:55

par jppineau2002

Et comment ! Je suis bien d'accord avec Cippius, en passant. Il y a des raisons à ce constat. J'en fais le tour.

 

Les coûts ?

 

Certainement que le fait de de devoir débourser de 8K$ à 12K$ par année pour maintenir un jeune au niveau midget AAA fera réfléchir, surtout si le jeune évolue dans une équipe située à l'extérieur de sa région. Ça limite fortement les candidatures et on a assisté à une hausse significative du nombre des « Fils à Papa » dans les équipes de ce niveau. Pas surprenant que les directions soient soumises à des « pressions extérieures » concernant l'emploi du rejeton. Or, on sait que les meilleurs joueurs du passé ont été ceux issus des familles modestes ou carrément pauvres, ceux qui avaient "L'Oeil du Tigre". Le hockeyeur se compare quelque peu aux boxeur, socialement parlant. Le désir de réussir est plus URGENT quand on vient des couches populaires et il faut redonner l'accès audit « Sport national » à l'ensemble de notre jeunesse. Pour y remédier, il faudrait que l'on ait accès à un programme de bourses dès l'entrée du double lettre (AA), à tout le moins.

 

Le niveau de compétition ?

 

Je suis d'accord que le contact soit réintroduit mais il faudra vivre avec quelques conséquences à certains niveaux . On doit demeurer conscients que les jeunes garçons ne se développent pas tous au même rythme et qu'il n'est plus vraiment rare de trouver un Pee-Wee de 6'2 évoluant au sein d'une équipe qui aligne quelques jeunes filles ! 12 ou 13 ans, c'est aussi pas mal tôt pour encaisser une commotion cérébrale... Il faudra donc redéfinir les notions de « contact » pour que cela demeure dans l'esprit des règles pures du hockey et non pas les calquer sur celles qui ont cours dans le sport-spectacle que nous applaudissons. Graduellement, ces choses viendraient s'ajouter bien assez tôt.

 

L'approvisionnement et le développement :

La Ligue de développement du Québec (AA) est une JOKE... Cette ligue qui tourne autour du bénévolat et qui s'accommode de compétences variables, de programmes sports-études où il n'y a qu'une proportion infime d'étudiants (surtout au niveau midget)... ça ne fait pas sérieux. Pour y avoir été indirectement mêlé, je peux vous garantir que certaines régions ne peuvent s'approvisionner à même leur bassin de joueurs (à 8K$ par saison, on le comprendra...) et que ces équipes se retrouvent PARASITÉES par des « waivers », au niveau midget, qui ne jouent que pour engraisser leur fiches et se faire voir in extremis par un éclaireur de la LHJMQ ou du Junior AAA. Le taux d'abandon y est tel qu'une équipe change de visage plusieurs fois, en cours de saison. C'est anormal et ceci mérite CERTAINEMENT un meilleur encadrement, ne serait-ce que parce que plusieurs équipes sont des programmes sport-études rattachés à une institution d'enseignement. Pourtant, l'amateurisme qui y prévaut ne produit plus AUCUN résultat. Quand le coach quitte en pleine saison pour « se lancer en politique »... !

 

De plus, les INFRATRUCTURES font carrément pitié, au Québec ! Les plus récents arénas datent de la fin des années soixante ! Comparés à ceux des Maritimes, bâtis plus tard je vous l'accorde, ils ne font plus le poids.

 

Redorer la réputation du hockey :

 

Celle-là ne sera pas facile : c'est devenu un problème social. Joue t-on au soccer parce que cela coûte moins cher ? Oui et non. Je connais des gens qui engloutissent une fortune en formations de ski, de football, de basket-ball, de base-ball ( ! !) et de soccer pour une MÊME famille. TOUT... pourvu que ce ne soit pas du hockey ! Comme je le signale dans mon précédent TB, c'est devenu une question de standing social. Ainsi, on détourne de jeunes athlètes prometteurs et ultra doués vers des disciplines qui ne leur offrent AUCUNE porte de sortie vers des carrières professionnelles. Que voulez-vous : combien compte-t-on de maîtrises et de doctorats au hockey, comparativement au Football et au base-ball ? Voilà... vous avez tout compris. Les gens, qui ont des familles moins nombreuses, désirent ce qu'il y a de mieux pour leurs gosses et la perception qu'ils ont du hockey n'est pas très positive, un peu comme pour la boxe (où il n'y a pas de doctorats non plus...). Jamais les parents ne regarderont un match à la télé ni ne se rendront dans les stades de hockey. Pourquoi croyez-vous que le Football gagne tant en popularité au Québec ? À cause des Alouettes ? Vous voulez RIRE ? C'est sous la pression des parents qui valorisent ce sport (Amaricain) auquel ils n'avaient pas accès dans leur jeunesse, tout bêtement. On dit que c'est un sport de force, de rapidité... et d'intelligence.

 

Je le répète : c'est une question de perception et c'est très Young Urban Professionnal comme attitude.

 

FINALEMENT, je me rappelle que, lorsque j'étais jeune, l'équipement de gardien de but était fourni par les municipalités ! Bien sûr, les jeune payaient leurs bâtons et leurs patins mais, passé cela, il y avait une possibilité de diminuer les coûts d'accès par le partage d'équipement. J'étais gardien et j'en profitais donc... n'ayant même JAMAIS eu à acheter une paire de patine de gardien avant une certain niveau. Bien évidemment, les mamans modernes monteraient aux barricades pour que fiston ne soit pas « infecté » par les « bibittes » du précédent endosseur mais ça, c'est un choix, pas un droit. Ailleurs, Russie et autres, je peux vous jurer que les jeunes ont partagé les équipements détrempés de ceux qui occupaient la glace, auparavant ! Comme le souligne un précédent TB, les équipements de Football et de baseball sont la propriété des collèges et des équipes. Alors, pourquoi n'en serait-il pas de même dans le hockey mineur de développement ?

 

Les joueurs étrangers dans la LHJMQ :

 

Ce sont déjà des joueurs d'élite dans leurs pays, normalement. La preuve est qu'ils désertent leurs équipes junior québécoises, au temps du championnat mondial annuel. Pourquoi ne pas restreindre l'accès à ces jeunes que l'on PAIE pour qu'ils viennent s'installer au Québec à 16 ou 17 ans ? On ouvrirait ainsi une trentaine de places par année au Québec. Trente places de plus, c'est une bonne raison pour persévérer dans le AAA ou le AA, non ?"

 

Et un autres extrait du même type où il explique mieux sont idée pour le moins originale selon laquelle le hockey est snobé:

 

"Le hockey : Malade ou... Snobé ?

2007/06/23 22:49:10

par jppineau2002

Il y a plusieurs raisons pour affirmer que le développement des jeunes joueurs québécois est en régression constante mais je vois d'autres facteurs sociaux qui expliquent, en bonne partie, cette situation.

 

Premièrement, il y a l'émergence d'autres disciplines : soccer, football, basket-ball etc... qui n'étaient que peu populaires dans les années 70 à 90. Soudainement, il est devenu évident que les PARENTS YUPPIES et leurs voisinages dirigeaient leurs mioches vers le tennis, le soccer, la gymnastique... Peu importait le sport, pourvu que ce ne soit PAS le hockey ! A-t-on fini par associer Hockey et INCULTURE (et BRUTALITÉ GROSSIÈRE), au Québec ? J'ai bien peur que oui. Dans un désir de s'affranchir du ghetto québécois francophone et de s'européaniser ( ou s'américaniser...), on en est venu à bouder le hockey tout en tentant d'assimiler les bases des autres disciplines planétaires. Je connais personnellement plusieurs gens de la classe moyenne et bourgeoise qui DÉTESTENT (SANS VRAIMENT SAVOIR POURQUOI...) le hockey et privilégient un autre sport, sans même y connaître quoi que ce soit, pour leur progéniture : ça fait MOINS PETIT PEUPLE ! Bref, cela relève d'un désir enfoui d'oublier notre provenance et d'effacer ce sentiment d'infériorité culturelle qui plane comme l'ombre d'un péché originel SUR NOTRE NATION. Ainsi, nombre de jeunes athlètes sont dirigés dans des options sportives sans issues, puisque l'on compte sur nos dix doigts le nombre d'athlètes professionnels québécois, toutes disciplines confondues, qui se font une place au soleil dans ces univers ÉTRANGERS. La DILUTION se produit à ce niveau, surtout."

 

Bon maintenant mon chiâlage à moi. Comme vous savez c'est en forgeant qu'on l'on devient forgeron. Alors pourquoi Hockey Québec ne fournis pas à ces joueurs des outils pour leur permettre de se dévellopper par l'entremise de son site internet comme les américains le font :

http://usahockey.com/Template_USAHockey.aspx?Nav=ET&ID=29010

Partager ce message


Lien à poster
Invité jgb

excellent,

 

d'accord avec le besoin de rehaussement de ce sport et ceci passe par la qualitée des entraineurs certifiés ( pas avec le cours cul-cul de hq), un ratio d'entrainements minimum de 4 pour 1, la mise en place du hockey dans les cegep et université, abolition des bagares, le respect de l'athlete, etc etc

 

on est loin..très très loin

Partager ce message


Lien à poster
Invité

tellement vrai l'article de m. boisvert !

Partager ce message


Lien à poster

Pourquoi HQ ne fait pas comme les USA?

Mais c'est simple parce qu'ils n'ont pas besoin de s'en faire, ils ont un job à vie, plein de petits cadeaux, des voyages, de bons hôtels, des repas au resto, leur photo dans le journal...

''Qu'est-ce que vous dites, il y a un problème avec le hockey québécois?''

Nous on en voit pas....

Partager ce message


Lien à poster

Boutch2 vous êtes de quelle région?

Votre intervention est plus que pertinente et j'aimerais bien que vous me contactiez en privé. Votre vison du hockey québécois rejoint entièrement la mienne. Nous avons besoin de gens comme vous.

Partager ce message


Lien à poster

Bas-St-Laurent,

Si tu regade bien je n'ai écris que la dernière phrase de tout cela. Un texte de Yves Boisvert suivi d'un texte écris par un internaute sur RDS.

Partager ce message


Lien à poster

Veuillez vous connecter pour commenter

Vous pourrez laisser un commentaire après vous êtes connecté.



Connectez-vous maintenant

×